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Woody LMS le 17 mai aux Amplifiés à l'Escale de Melun
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Interview

Woody LMS, "La langue française nous permet d'exprimer beaucoup de choses"

Avec Ninho ou RK, la Seine-et-Marne est une place forte du rap français. À 23 ans, Woody LMS s’inscrit déjà dans la lignée de ces artistes. Porté par des textes introspectifs, qui parlent autant de lui que de la rue, il est à l’affiche des Amplifiés, mercredi 17 mai, à l’Escale de Melun.

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Vous rappez depuis l’âge de 16 ans. D’où provient votre goût pour ce style musical ? 

Lorsque j’étais ado, j’écoutais plutôt du rock’n’roll ou du métal, notamment le groupe californien Red Hot Chili Peppers. J’ai ensuite découvert le rappeur Nekfeu, qui a amené de nouveaux thèmes, avec des textes plus profonds. Comme lui, je veux écrire des paroles humaines et sensibles. Aujourd’hui, des artistes comme ZamdaneHamza ou l’américain XXXTentacion ne me laisse pas indifférent.

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Comment avez-vous commencé ? 

Si j’en éprouvais l’envie, j’ai longtemps hésité avant de me lancer. C’est un un ami qui écrivait déjà qui m’a aidé. J’ai d’abord beaucoup répété dans mon coin. J’ai ensuite choisi le nom de Woody LMS, qui fait référence à un personnage de la série Top Boy sur Netflix. Il évoque aussi le dessin-animé Woody Woodpecker, que je regardais lorsque j’étais enfant, et le cowboy Woody dans le film d’animation Toy Story. J’ai donné mon 1er concert, il y a un an, au Transbordeur de Lyon, avant de participer au festival des cultures urbaines, chez moi, au Mée-sur-Seine. J’étais stressé mais ça reste un très bon souvenir.

Quels sont vos thèmes de prédilection ? 

Je suis né à Bagnolet et j’ai grandi dans le XXe arrondissement de Paris. Mais j’ai beaucoup fréquenté le Circée, au Mée-sur-Seine. J’évoque donc la vie de ce quartier dans certaines de mes chansons, mais aussi des sujets plus personnels. 

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Pourquoi votre premier album s’appelait-il L’Étranger ? 

C’est une référence au roman d’Albert Camus, que j’ai découvert en passant mon bac littéraire au lycée George Sand, au Mée-sur-Seine. Être étranger ne signifie pas forcément venir d’un autre pays. On peut aussi éprouver ce sentiment par rapport au monde qui nous entoure, comme s’il nous était extérieur. C’est souvent mon cas. Le second s’appelle Love Letter. Sorti en décembre dernier, il est consacré à une rupture amoureuse qui m’a marqué. La force de la langue française, c’est que l’on peut exprimer beaucoup de choses avec les mots. 

Vous êtes à l’affiche des Amplifiés. Quelle sera la tonalité de votre spectacle ? 

Mon rap est introspectif mais j’aime aussi kicker, c’est-à-dire mettre de l’ambiance dans la salle. Le concert sera donc un mélange des deux, avec une dizaine de morceaux. Nous serons trois sur scène, avec un DJ et un backeur, qui rappe avec moi. J’ai hâte d’y être.

Propos recueillis par Benoît Franquebalme (agence TOUTécrit)