Portrait de Mario Di Nino - Agrandir l'image
Mario Di Nino à Dammarie-lès-Lys 

Interview

Mario Di Nino : "J'aime le contact et le toucher "

Mario Di Nino est un artiste iconoclaste. Aux antipodes des parcours académiques, cet ancien coiffeur n’a cessé de dessiner et de peindre, avant d’embrasser sur le tard la sculpture. Il sera l’invité d’honneur du prochain Salon des artistes régionaux au Château des Bouillants, à Dammarie-lès-Lys.

Publié le

Votre parcours artistique n’est pas classique. Comment l’avez-vous construit ? 

Sans le savoir, j’ai toujours été un artiste. Fils d’émigrés italiens, je faisais ce que je pouvais à l’école, mais ce n’était pas simple et mes parents ne pouvaient m’aider. Malgré cela, nous étions une famille d’artistes, avec ma mère dans la cuisine, mon père dans la musique et l’ébénisterie, son métier, tout comme mes frères. On voulait s’en sortir. Dès l’âge de 14 ans, j’ai appris le métier que j’ai toujours voulu faire : coiffeur. J’avais plus confiance en mes mains qu’en mon orthographe ; et c’est toujours le cas ! J’aime le contact et le toucher. Et finalement, avec la coiffure, j’ai sculpté durant des années. Tout en tenant différents salons, je peignais avant d’aller travailler, la nuit. La reconnaissance est venue sur le tard, avec ma première exposition à Savigny-sur-Orge. 

Comment en êtes-vous venu à la sculpture ? 

Ce fut totalement par hasard ! Je suis tombé sur des cours de modelage, mais j’ai commencé de façon complètement autodidacte. Je n’avais pas les moyens d’acheter des matériaux, mais j’étais fasciné par le travail de Giacometti. Alors, me souvenant des manipulations qui ont rythmé mon enfance, j’ai commencé à sculpter à partir de fils de fer et de plâtre. Avec les années, ma technique s’est améliorée. J’ai appris à donner la forme que je souhaitais à la ferraille ou à reproduire des pauses. La sculpture me rend heureux et je ne vois pas le temps passer lorsque je suis dans mon atelier. 

Comment qualifieriez-vous votre style ? 

Je sculpte principalement des femmes. La famille est aussi l’un de mes grands sujets : je représente des hommes également, mais jamais seuls. Ils sont toujours accompagnés. Je suis animé par un profond besoin de créer. À ce moment-là, je suis sur un nuage. Dernièrement, j’ai conçu une œuvre inspirée du Baiser de l’Hôtel de Ville du photographe Robert Doisneau. Au fil de mon imagination, les personnages se sont transformés en un couple de femmes. 

Vous êtes l’invité d’honneur du Salon des artistes régionaux. Quel est votre état d’esprit à l’orée de ce rendez-vous ? 

J’en éprouve une très grande fierté et un immense plaisir ! C’est une reconnaissance très importante à mes yeux. Je ne peux pas m’empêcher de rappeler que j’ai travaillé dur pour en arriver là. Cette exposition me donne aussi envie de continuer et d’aller plus loin dans l’exercice de mon art. 

Propos recueillis par Claire Teysserre-Orion (agence TOUTécrit)