La rappeuse Eesah Yasuke - Agrandir l'image
Eesah Yasuke
© David Tabary 

Culture / Interview

Eesah Yasuke, l’étoile montante du rap féminin

Eesah Yasuke, née à Roubaix, est une artiste qui est en train de creuser son microsillon dans le monde du rap francophone. Elle sera l’une des têtes d’affiche du Festival les Amplifiés, le 17 mai, à l’Escale de Melun.

Publié le

Bio-express en trois dates

2018 : Elle pose ses premiers textes

2021 : Sortie de son premier EP Cadavre Exquis

2022 : Sortie du triptyque «  Mythologie  », « Fuck1RSA  », «  NGR »

Bonjour Eesah Yasuke. D’où vous vient votre nom de scène ?

Eesah Yasuke : "Eesah (à prononcer Issa, ndlr) vient de mon vrai prénom, Isaïah. Quant à Yasuke, ça vient tout droit du premier samouraï noir au Japon, au XVIe siècle. Ça m’a tout de suite parlé.

Quelles sont vos influences passées et présentes ? 

E.Y. : On peut dire que j’ai de nombreuses influences… et diverses ! Quand j’étais plus jeune, j’écoutais beaucoup de musique africaine, de la rumba congolaise, du coupé décalé… Je n’écoutais pas spécialement du rap. Le premier morceau de rap que j’ai écouté c’était Hasta la vista de Mc Solaar. J’ai aussi beaucoup écouté du rock, avec Muse, Rage against the machine, j’ai même eu ma période métal, avec System of a Down… Aujourd’hui encore, j’écoute de tout, y compris de l’électro et de l’afrobeat, avec un artiste comme Burna Boy, qui est pour moi un artiste complet et rend bien hommage à l’afrobeat de Fela Kuti. Mais j’écoute aussi du Chopin, ça me détend.

Vous écrivez vos textes, est-ce que vous composez aussi ?

E.Y. : J’écris tous mes textes mais je ne compose pas. C’est ma volonté. Je préfère bien m’entourer pour ça. Et faire appel à des musiciens différents à chaque fois. Cela permet de ne pas être dans l’ennui et la redondance. Par ailleurs, j’ai aussi beaucoup évolué depuis « Cadavre exquis », mon premier EP. Après, je n’exclus pas de faire au moins une production sur le prochain album, ce serait un challenge.

Eesah Yasuke, sur scène, est-elle très différente d’Eesah Yasuke lorsqu’elle écrit et compose ?

E.Y. : Le rapport direct avec le public change tout ! Il me faut aborder la musique différemment. Quand j’écris, c’est très intime, très intimiste. Quand une idée devient un objet, quand un texte devient une chanson, ça ne nous appartient plus. Et pour transmettre cet objet, il faut se mettre dans un état particulier, il faut obligatoirement créer un lien avec le public pour qu’il puisse le recevoir.

 

"Je me suis tournée vers le rap pour m’exprimer. J’ai repris l’écriture mais cette fois pour interpréter mes textes"

Votre premier lien avec le public c’est en 2019, quand vous avez posé vos textes pour la première fois…

E.Y. : Oui, en 2019. C’est à partir de là que j’ai repris l’écriture. Dans le même temps, je me suis tourné vers le rap pour m’exprimer. J’ai repris l’écriture mais cette fois pour interpréter mes textes, c’était une évidence. Ce qui n’était pas le cas auparavant quand, plus jeune, j’écrivais des poèmes à l’âge de 14 ans, quand j’ai été placée en foyer.

Vous ne cachez pas avoir eu une enfance difficile : placée auprès de l’aide sociale à l’enfance, vous avez été ballotée entre les familles d’accueil, les foyers mère-enfant et autres structures. Tout cela a-t-il forgé votre écriture ?

E.Y. : Mon passé, ce que j’ai vécu, tout cela m’a forgé en tant que personne, c’est sûr. Et naturellement cela a influencé et influence toujours mon écriture.

Vous êtes probablement l’une des futures grandes du rap français. Quels sont vos projets à venir ? A quoi ressembleront les productions d’Eesah Yasuke de demain ?

E.Y. : Je travaille déjà sur un autre morceau qui fera partie d’un prochain EP. Je vais poursuivre également les tournées. On ne sera pas sur une soixantaine de date, comme l’année dernière, mais on va redémarrer plus doucement, de façon à pouvoir laisser faire le travail de création… Car j’ai un projet d’album, mon tout premier. J’ai beaucoup évolué et il sera complètement nouveau par rapport à ce que j’ai pu faire jusqu’ici."

A retrouver le 17 mai à l'Escale à Melun