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Culture / Interview

« Être à la musique ce que Magritte est à la peinture »

Avec Ceci n’est pas une Framboise Frivole, le violoncelliste Peter Hens et son acolyte pianiste Bart Van Caenegem s’amusent à jeter des passerelles entre musique classique et variété. Très réussi !

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La Framboise Frivole que vous composez avec Bart Van Caenegem existe depuis 2001. Comment est né ce duo ?
Je suis belge et j’ai étudié le chant et le violoncelle à Anvers. En 1978, j’ai fondé ce duo avec un autre pianiste. J’avoue en avoir « épuisé » quelques-uns avant de rencontrer Bart, qui est de dix-neuf ans mon cadet (rires). Originaire de Gand, il joue aussi bien de la musique classique que du jazz. Ensemble, nous avons été nommés trois fois au Molière du spectacle musical.

Quel idée a-t-elle guidé la conception de Ceci n’est pas une Framboise Frivole, qui est votre septième création ?
Nousyincarnons des musicologues qui, dans un bunker en Normandie, trouvent une boîte contenant des partitions écrites par des soldats allemands. Nous imaginons qu’ils étaient jaloux de la musique des Alliés et ont voulu la copier. Sur scène, nous devenons alors les victimes de la mélodie qui s’empare de nous ! Je suis le chanteur-violoncelliste et Bart me répond avec son piano. L’idée est de jouer du classique avec beaucoup d’humour. Cela nous permet, par exemple, d’expliquer au public que les lieder sont des pièces vocales chantées sur un texte en langue germanique. On dit souvent que nous sommes à la musique ce que René Magritte est à la peinture. D’où le titre du spectacle qui rend hommage à son tableau.   

Est-ce pour que la musique classique soit moins « intimidante » ?
Pas forcément. Mais nous trouvons que l’humour et l’improvisation sont souvent absentes dans le classique. C’est pourquoi notre public apprécie le mélange entre bons mots et compositions musicales que nous proposons.

« Pas de frontière entre les styles »

Comment les mariez-vous avec la variété qui est, évidemment, plus contemporaine ?
Nous trouvons des liaisons entre les deux et faisons se répondre les artistes. Les chansons Aline de Christophe ou Casser la voix de Patrick Bruel peuvent ainsi renvoyer au Va, pensiero du chœur des esclaves de Nabucco, l’opéra de Verdi. À nos yeux, Ravel, Moussorgski ou Schubert occupent la même place que Fugain, Brel ou Dylan. Dans le spectacle, la Rhapsodie hongroise de Liszt devient même un rap !

Comment les spectateurs réagissent-ils ? 
Ils nous sont souvent reconnaissants de les avoir fait rire. Ne manquant pas d’humour, beaucoup nous disent que la Framboise Frivole devrait être remboursée par la Sécurité sociale (rires). Nous seul regret est qu’ici, le public ne puisse rester après le spectacle, car il n’y a pas toujours de bars dans les théâtres. En Flandres, nous faisons la fête jusqu’à deux heures du matin !

Par Benoît Franquebalme (Agence de presse TOUTécrit)

Ceci n’est pas une Framboise Frivole est programmé vendredi 26 avril à 20h30 à l’Espace Nino Ferrer à Dammarie-lès-Lys. 

Tarifs : de 9 € à 21 €. 

Infos : 01 60 56 95 20. 

Durée : 1h20.