Culture / Interview
« Du musical-hall burlesque »
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Comment est né Climax ?
L’'idée qui nous a guidés a été d’éveiller les consciences sur les défis environnementaux qui nous attendent, en proposant ce que j’appellerais du musical-hall burlesque. Nous avons imaginé plusieurs tableaux, parmi lesquels le patinage artistique sur la banquise, un septième continent de plastique occupant le Pacifique nord ou encore la COP34 qui se déroulerait à Bali avec des participants arrivant en bouée. Le fil rouge est un enfant tombé du ciel, que nous accueillons pour lui présenter l’état du monde. Le grotesque permet de passer des messages et de montrer que, en un battement de cil, tout s’est accéléré depuis la Révolution industrielle.
Parleriez-vous d’un specatcle pessimiste ?
Pas du tout ! J’évoquerai plus un poil à gratter, qui nous invite à réfléchir, en riant. Ce spectacle est un message d’espoir, pour dire que nous sommes tous, collectivement, face à notre destin. Comprendre, c’est commencer à agir. Nous jouons dans des théâtres, des salles polyvalentes, des entreprises ou des lycées et nous montrons que les solutions existent. Il faut honorer la chance d’être vivant.
L’humoriste Guillaume Meurice évoque Climax, en disant : « C’est comme si les Monty Python avaient lu le rapport du Giec ». Vous approuvez ?
Il est venu nous voir jouer au festival d’Avignon l’été dernier et il a trouvé cette formule. Elle résume assez bien ce que nous essayons de faire, à savoir regarder le monde avec une autre paire de lunettes. J’avoue aussi qu’il est très flatteur d’être comparé à ces maîtres de l’absurde que sont les Monty Python.
« Le public apprécie »
Pourquoi votre compagnie aborde-t-elle seulement des sujets sociétaux ?
C’est un parti pris engagé. Nous montons peu de spectacles que nous interprétons durablement, afin que les messages passent et infusent. Nous n’avons qu’un camion, afin de ne pas polluer. Parallèlement à Climax, nous jouons aussi Manger qui conte l’histoire de l’homme et de son alimentation. Il explique comment nous sommes empêtrés dans le modèle agroindustriel depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Climax en est à 250 représentations. Nous espérons qu’il y en aura 1000 !
Comment le public réagit-il après avoir assisté à Climax ?
Les spectateurs apprécient que de tels sujets soient traités différemment. Si les jeunes sont les plus anxieux, les réactions négatives sont très rares. Il est rassurant de constater que le climato-scepticisme est davantage présent à la télévision que dans la réalité.
Par Benoît Franquebalme (Agence de presse TOUTécrit)
Climax est programmé le jeudi 14 mars à 20h à la grange de la Ferme des Jeux à Vaux-le-Pénil.
Tarifs : de 8 à 16 €.
Infos : 01 64 71 91 28.
À partir de 8 ans.
Durée : 1h05.