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Romain Gary : Une promesse maternelle
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Romain Gary
En 1960, Romain Gary publie son septième roman : La Promesse de l’aube. Évoquant l’amour maternel, ce livre largement inspiré de sa vie retrace son enfance et sa jeunesse auprès de sa mère Mina. Celle que l’écrivain d’origine russe présente comme une ancienne actrice nourrissait les plus grands espoirs pour son fils unique.
Tu seras un héros, général, ambassadeur de France.
Ce qu’elle désirait pour lui, il l’a accompli.
Compagnon de la Libération
Né en 1914 à Vilna dans l’empire russe, devenu Vilnius, capitale de la Lituanie, Romain Gary y passe les premières années de sa vie, seul avec sa mère, avant que celle-ci ne décide de rejoindre Varsovie, en Pologne, puis Nice. Elle est persuadée que la France saura reconnaître les talents de son fils et que celui-ci épousera la carrière de diplomate ou d’artiste. Titulaire d’une licence de droit, passée à Aix-en-Provence, le jeune homme devient élève-officier à l’école de l’air de Salon-de-Provence. Simple caporal durant la Seconde Guerre mondiale, il rejoint la France Libre et combat en Grande-Bretagne et en Afrique. À la fin du conflit, il est nommé capitaine. Résistant, il est également fait Compagnon de la Libération. Décédée en 1941, à l’âge de 62 ans, atteinte d’un sévère diabète, sa mère Mina n’aura pas pu savourer cette réussite dont elle rêvait.
Deux prix Goncourt
Romain Gary entame alors une carrière de diplomate qui le mène successivement en Bulgarie, en Suisse, à New York à la Mission permanente de la France auprès des Nations Unies, à Londres puis à Los Angeles, en qualité de Consul général. Mais qu’en est-il des ambitions artistiques que Mina nourrissait pour lui ? Au lycée déjà, il s’était distingué en classe de français, obtenant le premier prix de récitation et de composition française. À la fin des années 30, il publie ses premières nouvelles dans des revues littéraires, puis quelques romans. Mais c’est avec la parution des Racines du ciel, récompensée d’un prix Goncourt en 1956, que la carrière littéraire de Romain Gary est véritablement lancée. Il recevra, fait tout à fait exceptionnel puisqu’il est le seul dans ce cas, cette prestigieuse distinction une deuxième fois, avec La Vie devant soi (1975) publiée sous le pseudo d’Émile Ajar. Une consécration !
En 1970, Romain Gary publie Chien blanc, inspiré de son séjour aux États-Unis. La pièce de théâtre White Dog en est inspirée : l’action se déroule dans l’Amérique des années 60 en proie à de violents conflits politiques et sociaux et à des émeutes raciales après l'assassinat de Martin Luther King.
Article proposé par Claire Teysserre-Orion (agence TOUTécrit)
White Dog, le 14 décembre à 20h45 au Conservatoire Les Deux Muses, à Melun.