Interview
Rencontre avec Didier Ruiz : Polar Grenadine
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Pourquoi avez-vous choisi Un tueur à ma porte d’lrina Drozd ?
La première raison est que je suis un fou de polars. Surtout ceux de Caryl Ferey, dont j’ai adapté D’amour et dope fraîche. J’ai déjà mis en scène trois spectacles tirés de romans policiers pour adultes. Lors d’une résidence dans l’Essonne, on m’a proposé la même chose, mais pour les plus petits. J’ai lu une cinquantaine de livres pour enfants, qui me sont tombés des mains. Jusqu’à ce que je découvre Un tueur à ma porte, dont l’intrigue est un clin d’œil au film Seule dans la nuit (Terence Young, 1967) qui m’avait terrifié étant jeune. Dans cet ouvrage, les enfants sont en totale empathie avec le héros et c’est ce qui me plaît.
Comment l’idée de ce spectacle est-elle née ?
Nous l’avons imaginé en 2019. Le héros, Daniel, est un jeune garçon devenu aveugle après un accident. Et puis, un jour, il est l’unique témoin d’un meurtre. Il devient alors la cible du mystérieux assassin. Il y a dans le livre une grande variété de personnages qu’interprètent successivement les comédiens Nathalie Bitan et Laurent Lévy, assis à une table. Nous avons construit l’intrigue pour que chacun, quel que soit son âge, puisse la suivre sans problème.
« Ils comprennent tout avant »
Comment les jeunes spectateurs réagissent-ils ?
Le jour de la première, à Arpajon, un enfant m’a dit : « C’était trop bien ce film. » Cela m’a fait plaisir ! En mettant en scène ce spectacle, j’ai choisi d’éclairer les comédiens tout en contraste, comme au cinéma. Dans la conception des effets visuels, j’ai eu la même exigence que pour les adultes, car les enfants sont eux aussi sensibles à la qualité. Ils comprennent tout, avant même que les rebondissements n’arrivent. Leur plus grand jeu est de se faire peur mais… pour de faux. Ils n’hésitent pas à papoter et à commenter l’action en direct.
Quel lien entretenez-vous avec la Seine-et-Marne ?
C’est un territoire que j’ai beaucoup parcouru lorsque je collaborais avec Act’art, l’agence culturelle départementale. Je l’appelle le « Pays des biches » car, en traversant ses forêts en voiture le soir après les représentations, j’en voyais beaucoup sur la route.
Par Benoît Franquebalme (Agence de presse TOUTécrit)
Tarifs : de 8 à 12 €.
Infos : 01 64 81 26 66.
À partir de 9 ans.
Durée : 50 minutes.