Culture / Interview
« L’imagination des spectateurs est sans limite » Compagnie l'A par T
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Quelle est l’intrigue de votre spectacle ?
C’est un show d’improvisation longue. Le principe est le suivant : un personnage a un secret tellement inavouable qu’il est parvenu à le cacher jusque-là. Et le divulguer pourrait bouleverser sa vie personnelle et professionnelle. Les spectateurs se demandent comment ce secret va pouvoir être protéger et quelles stratégies vont être mobilisées pour y parvenir. Mais les scénaristes, ce sont eux !
C’est-à-dire ?
Nous sommes cinq à six sur scène. Nous commençons par demander au public de nous donner des idées de secret, avant que notre maître de cérémonie n’en choisisse une à la volée. Puis les personnes présentes dans la salle désignent celui d’entre nous qui portera ce secret. Nous les invitons également à imaginer d’autres contraintes, comme le lieu où l’histoire se passe ou encore le hobby d’un des personnages. Avec cet événement des Mardis de l’Impro, nous souhaitons fidéliser ceux qui le connaissent déjà et séduire de nouveaux adeptes. Le fait de jouer à 20 heures un mardi soir permet aussi d’accueillir les enfants. Après avoir interprété Chut... on en fait toute une histoire ! deux fois la saison dernière, nous le jouerons les 15 octobre, 12 novembre, 11 février, 8 avril et 6 mai, toujours à l’Espace Nino Ferrer de Dammarie-lès-Lys.
« Créer des histoires à partir de rien »
Comment avez-vous découvert l’improvisation ?
J’ai commencé au lycée Joliot-Curie de Dammarie-les-Lys. J’ai ensuite co-créé la troupe Arts et Ficelles en 1995, puis la compagnie A par T en 2020, en plein Covid.
Nous sommes six avec Abdelmalek Dahmani, Marie-Noëlle Pichot, Pierre Rabain, Nordine Salhi, Delphine De Winne et moi. Notre spécificité est de privilégier les formats longs.
Qu’appréciez-vous dans l’improvisation théâtrale ?
Cette discipline permet d’explorer tous les registres, que ce soit le classique, le moderne ou l’absurde. J’aime aussi la solidarité qui en émane. Il faut pouvoir compter les uns sur les autres, afin de parer aux imprévus, qui ne manquent pas ! Nous sommes très soudés. Enfin, j’adore créer des histoires à partir de rien. Le public assiste à un spectacle qui n’a jamais été joué et qui ne le sera plus. C’est un privilège pour lui, comme pour nous.
À quelles contraintes êtes-vous confrontés ?
La première est celle de devoir boucler notre histoire en une heure. Tenir ce timing sans nuire à la cohérence de la soirée est un défi, car l’imagination des spectateurs est sans limite. Nous nous sommes déjà retrouvés dans le désert, à bord d’un avion, sous une voiture, pratiquant la taxidermie, collectionnant des rouleaux de papier toilette ou tricotant ! Pour vous donner une idée, voici quelques-uns des secrets qui nous ont été proposés : « J’ai empoisonné ma belle-mère », « Je viens du futur », « J’ai volé l’héritage de ma grand-mère », « Je suis agent secret » ou encore « J’ai dû changer d’identité ».
Échangez-vous avec le public après la soirée ?
Bien sûr ! Après chacun des Mardis de l’Impro, nous lui proposons de rester avec nous autour d’un verre dans la salle Raymond Bussières. Du 28 au 30 mars prochains, Arts et Ficelles organise également un festival d’improvisation libre, qui aura lieu aux 26 Couleurs à Saint-Fargeau-Ponthierry.
Par Benoît Franquebalme (Agence de presse TOUTécrit)
Chut ... on en fait toute une histoire ! est programmé le mardi 15 octobre à 20 heures à l’Espace Nino Ferrer de Dammarie-lès-Lys.
Durée : 1h. Tarif : 8 €. Infos : 01 60 56 95 20.