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Femme dans l’art : toute une histoire
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La femme dans l'art
L’évolution de la représentation de la beauté féminine dans l’art pictural traduit le changement de statut de la femme au fil des siècles. Dans le processus créatif, celle-ci fut à l’origine naturellement assignée au rôle de modèle. Dans l’atelier, écrit Laure Adler dans son ouvrage Le Corps des femmes, "le peintre est créateur, la femme est là pour être regardée." Mais il faudra attendre avant que les femmes se saisissent elles-mêmes du pinceau pour livrer leur vision du monde. Et plus encore avant qu’elles n’osent se représenter elles-mêmes.
Les tableaux et œuvres d’art que nous pouvons admirer aujourd’hui montrent des corps féminins très différents selon les époques. Ce n’est pas que la morphologie féminine ait spectaculairement évolué au cours du temps, mais plutôt une question de regard et de canon esthétique. Dans le domaine des arts visuels, un canon (du grec kanôn) désigne une règle de proportion des dimensions des membres permettant d’obtenir une beauté idéale en sculpture ou en peinture. Ce principe a été édicté par le sculpteur grec Polyclète au Ve siècle. Par extension, on désigne par canon de beauté les caractéristiques considérées comme constituant la beauté à une époque définie. Formelles, elles sont indissociables de la place accordée à la femme dans la société, dont la représentation picturale est le reflet.
Des représentations qui évoluent
Dans l’art préhistorique, la femme est toute en rondeurs ; son ventre, ses cuisses et ses seins sont magnifiés, presque surdimensionnés, car elle incarne la vie et la fécondité. Changement de décor dans la Grèce Antique, où l’on préfère les corps naturels, peu maquillés et très athlétiques. Le modèle à suivre est plutôt masculin : l’homme est d’ailleurs souvent représenté nu, ce qui n’est quasiment jamais le cas de la femme. Dans l’art byzantin, la femme n’est autre que la Vierge, avec un visage et un corps très codifiés.
La Renaissance impose un nouvel idéal de beauté puisque la femme est pulpeuse et sensuelle, avec un teint très pâle et de longs cheveux blond vénitien, comme en témoignent certains chefs-d’œuvre de Botticelli par exemple. Au XXe siècle, celle des Années folles a un look androgyne : mince, sans taille marquée ni poitrine opulente, elle est libérée et court vêtue. Après la guerre et ses privations, elle devient plantureuse et bronzée, telles les icônes américaines du pop art, mais la minceur redeviendra un standard quelques années plus tard.
Aujourd’hui, avoir des formes est à nouveau tendance pourvu que l’on soit bien dans son corps. Certaines campagnes publicitaires n’hésitent pas à mettre en scène des "Madame Toulemonde" auxquelles on peut facilement s’identifier. Ce qui n’empêche pas les mannequins professionnelles de soupeser le moindre gramme qu’elles ingurgitent...
Plongez dans ces métamorphoses féminines avec Les Secrets d’un gainage efficace, le 10 février à La Ferme des Jeux à Vaux-le-Pénil.